Le Refuge - Nikki Valentine




J'ai acheté ce livre sur un coup de tête, sur un étale à l'entrée d'une grande surface où il y a souvent des livres qui sont vendus. La couverture m'attirait, le résumé me promettait une histoire intéressante et j'avais un peu d'argent à dépenser. Je l'ai lu très rapidement, en une nuit seulement, et j'avais commencé à faire une critique page par page du livre, avant de me rendre compte que j'aurais plus vite fait de terminer de lire le livre que de faire la critique, car pour une page lue, j'aurais pu en écrire dix sur ce qui n'allait pas. J'ai tenté de vous faire un condensé de ce que j'ai retenu de ma lecture ...


Comme dit précédemment, la couverture et le résumé m'attiraient. L'illustration est quasiment monochrome, elle est sombre et laisse présager une atmosphère angoissante et la mort qui rôde. Le résumé donne envie, il promet une histoire surnaturelle et psychologique. C'est plutôt un bon résumé, quand on sait ce qui nous attend dans le livre après. Le résumé est la première chose du livre que je lis, après son titre, et depuis ma déception avec ce livre, je fais un peu plus attention à ce que j'achète.


Ce livre ne compte que deux personnages principaux : Martin et Susie. Ils forment un couple par très heureux en ménage, et on sent bien que malgré les efforts qu'ils font pour raccrocher les morceaux, leur histoire d'amour tend vers la fin. Le couple me paraît faux, un peu irréel. Lui sait tout, il a toujours raison, du moins c'est ce qu'il croit, et il se pense supérieur aux autres, à tel point qu'il ne prend pas la peine de regarder la météo avant de partir en randonnée. Elle, c'est l'inverse. Elle doute de tout, elle a peur de tout, elle pense tout le temps qu'elle va mourir, elle prend conscience de certaines choses mais semble plutôt donner l'impression que ses révélations pourraient résoudre le conflit israëlo-palestinien. C'est un peu comme si vous preniez conscience que l'eau n'est pas bleue mais transparente : ça ne change rien à la face du monde, et pis, ça a toujours été comme ça et votre révélation n'est pas si importante que cela. J'ai eu beaucoup de mal à ne pas haïr complètement les personnages tant je ne les supporte pas. Ils ont tous les deux des caractères totalement opposés et presque extrêmes qui font que j'en suis arrivée à me demander lequel des deux allait mourir en premier afin de savoir quand s'arrêterait mon supplice. Jamais, au grand jamais, je n'ai à ce point détesté des personnages. Ils sont insupportables, irrécupérables. Leurs disputes sont redondantes, j'ai l'impression qu'ils se détestent presque. A tel point que je me demande comment ils font pour être encore ensemble. Martin est méchant et cruel, et il le sait. Susie est fragile et se laisse écraser sans rien faire, et elle le sait. Aucun des deux ne fait rien pour changer, et ils ont l'illusion de croire qu'un week-end dans un refuge de haute montagne pourra les rapprocher.

Le livre ne fait pas plus de 400 pages, mais il est long, très long, quand on trimballe des personnages comme ça. Et il aurait été infiniment plus passionnant si on avait eu à faire à un couple de gens qui s'aiment et qui sont très proches l'un de l'autre, en les regardant sombrer dans la folie. Les 100 premières pages du roman sont surtout là pour nous expliquer pourquoi le couple décide de partir à la montage. Ces 100 pages ne sont pas très intéressantes, ne m'ont pas passionnées, et pourtant, avec le recul, c'est peut-être la meilleure partie du livre, avant que le massacre n'aie réellement commencé. La fin du livre est très prévisible, je suis même presque soulagée de voir que cela se termine comme ça. A dire vrai, si la fin avait différente, je serais allée porter réclamation. L'atmosphère devient peu à peu angoissante, avec un pic lors de la première apparition de l'homme à la cigarette. Puis l'ambiance retombe et on se retrouve de nouveau avec un monsieur-je-sais-tout et une femme qui a peur pour, souvent, absolument rien. Le scénario est pauvre, mais en même temps, avec une histoire de base telle que celle-ci, difficile de faire de grands retournements de situations et des intrigues complexes qui s'entre-mêlent. L'avantage est que ce n'est pas difficile à comprendre et que l'on peut nous-même imaginer dans problème la fin du livre. Notre seule angoisse, finalement, et la seule chose que l'on se demande, ce n'est pas qui est cette mystérieuse présence, mais plutôt s'il vont réussir à retraverser la rivière et rentrer chez eux. Passionnant.


L'écriture de Nikki Valentine m'a posée de gros problème. Non pas que cela soit trop complexe, mais tout simplement parce que c'est juste mal écrit. Le livre me donne plus l'impression d'être un brouillon qui, retravaillé, pourrait être vraiment bon. Il y a des erreurs dans des phrases, beaucoup trop de répétitions, énormément de passages qui n'apportent rien à l'intrigue. Hormis quelques mots utilisés à des endroits plus qu'étranges et des phrases un peu tordues à relire plusieurs fois, le style est simple et permet une lecture rapide. L'histoire n'est pas aboutie, le ressenti des personnages est à peine effleuré, on reste trop en surface des choses. Un gros travail de réécriture permettrait, selon moi, de gommer de nombreux défauts qui rendent la lecture peu agréable, tant au niveau du scénario que de l'écriture en elle-même.


Vous l'aurez compris, je n'ai pas du tout aimé ce livre, et ce principalement dû au fait que je ne supporte pas les personnages. Néanmoins, l'idée de base n'est vraiment pas mauvaise et en étant retravaillé, le livre aurait vraiment pu être bon. Dommage ...


Avez-vous lu le livre ? Qu'en avez-vous pensé ?
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